Enrichir le ­Québec

Celui qui a cofondé ­Air ­Transat en 1987 a bien voulu tracer un portrait rapide de l’évolution du ­Québec économique des 40 dernières années et des objectifs qu’il s’est donnés pour l’avenir : « ­Le ­Québec avait développé plusieurs secteurs d’activités. Je pense ici en particulier à la forêt, au secteur de l’aéronautique et à celui des technologies de l’information. On a mis au monde de grandes entreprises dans ce secteur, dont ­CGI. Mais, selon moi, l’une des lacunes pour permettre à notre économie de croître était le nécessaire rattrapage à faire au chapitre du nombre de diplômés aux 1er, 2e et 3e cycles universitaires, et c’est ce qu’on a fait. À mon avis, l’éducation supérieure est le moyen privilégié pour réduire l’écart de richesse avec l’Ontario et l’Ouest canadien, qui ont beaucoup profité de la présence du secteur de l’automobile dans le premier cas et du gaz et du pétrole pour l’Alberta et la ­Saskatchewan. »

Il se dit fier du chemin accompli ces dernières années : « ­Depuis cinq ans, on a réduit cet écart de richesse en insistant sur la création d’emplois mieux payés. En troquant de plus en plus d’emplois à 20 $ de l’heure pour d’autres à 30 $, voire 40 $ de l’heure. Avec les bons incitatifs que nous avons mis de l’avant, l’écart de richesse, qui était de 18 % avec le reste du ­Canada, est maintenant de 14,9 %. À 15 %, c’est un gain appréciable de 3 %, ce qui démontre que nous sommes dans la bonne direction. Mais le travail n’est pas terminé », ­dit-il.

Énergie verte

« ­Il faut continuer d’aller de l’avant avec les opportunités qui s’offrent à nous. Nous pouvons faire fructifier notre économie avec l’énergie verte que nous produisons, un atout dans le contexte de la réduction des ­GES (gaz à effet de serre). Cela nous offre des opportunités uniques comme le contrat d’exportation d’électricité qu’­Hydro-Québec a signé avec l’État de ­New ­York et la possibilité d’attirer ici des entreprises de calibre international, comme nous l’avons fait avec ­Northvolt récemment. » D’ailleurs, ­ajoute-t-il, son gouvernement cherchera à attirer d’autres investissements dans ce secteur. Il est d’ailleurs fier de la percée du ­Québec dans le monde de l’automobile qui a attiré « de gros joueurs de cette industrie dans la province. Des investissements qui profiteront à des générations et qui font l’envie de bien des pays dans le monde. »

Selon le premier ministre, la production d’électricité verte a des impacts sur d’autres secteurs de l’économie : « ­Chez ­Rio ­Tinto à ­Saguenay, l’aluminium vert offre un avantage notable sur le plan environnemental avec sa technologie Élysis qui révolutionne cette industrie. Aujourd’hui, l’aluminium vert qui y est produit génère 68 % moins de ­GES que l’aluminium produit en ­Chine, et cet écart grandira avec le développement des autres phases d’Élysis.

Je peux affirmer que c’est ce même phénomène qui va se développer avec la fabrication de l’acier vert », ­confiera-t-il. Selon lui, l’écart de prix entre les productions traditionnelles et dites vertes se réduira avec le temps. Il croit d’ailleurs que des entreprises sont déjà prêtes à payer plus cher pour protéger l’environnement.

Si le ­Québec avait d’importants surplus d’électricité il y a cinq ans, ce n’est plus le cas aujourd’hui. C’est pourquoi ­dit-il, « qu’il faut repartir la machine de concert avec les gens d’­Hydro-Québec. » ­Seront au programme de nouveaux barrages, l’éolien et les économies d’énergie, par exemple.

Innover

Pour une meilleure prospérité des entreprises, le premier ministre rappelle l’importance pour elles d’innover pour améliorer leur productivité. Des centaines de millions de dollars sont investis par son gouvernement dans la robotisation « où un retard est à rattraper », ­affirme-t-il.

La province doit voir son marché grandir à l’expor-tation, lui qui se limite beaucoup au ­Canada et au ­Nord-Est américain : « ­Nous comptons 300 employés dans les délégations du ­Québec à travers le monde qui sont à pied d’œuvre pour soutenir nos entreprises. Il faut s’ouvrir à d’autres marchés en ­Europe, en ­Amérique du ­Sud et ailleurs aux ­États-Unis, comme au ­Texas et en ­Floride, par exemple. »

Au moment d’écrire ces lignes, M. Legault ne pouvait révéler des éléments de la mise à jour économique présentée le 7 novembre dernier. « ­Je peux toutefois vous dire qu’il y aura des nouvelles sur le plan économique, mais aussi en ce qui a trait aux transports collectifs et au logement. »

Un grand potentiel dans la ­MRC ­Les ­Moulins

François ­Legault connaît bien la région de ­Lanaudière et la ­MRC ­Les ­Moulins. Député de ­Rousseau de 1998 à 2009 et de L’Assomption depuis 2012, il a représenté les citoyens du secteur est de ­Lachenaie à ­Terrebonne pendant six ans, avant le redécoupage de la carte électorale appliqué au scrutin de 2018.

« ­La ­MRC ­Les ­Moulins a encore beaucoup de potentiel pour grandir. Elle dispose de terrains prêts à accueillir des entreprises avec des emplois bien payés. Terrebonne peut d’ailleurs compter sur la collaboration de son député (Pierre ­Fitzgibbon) qui est ministre de l’Économie pour la soutenir dans son développement », ajoutera le premier ministre qui cite la famille ­Paschini et le ­Groupe ­ADF comme des modèles inspirants à suivre.

Visiblement au courant de la création de l’écoparc industriel ­Tera8 de ­Terrebonne, M. Legault ajoutera : « ­Comme gouvernement, nous ne sommes pas fermés au développement économique traditionnel, mais nous savons pertinemment que l’avenir passera par l’économie verte. »

Soulignant que l’objectif des maires de la ­MRC ­Les ­Moulins est de créer le plus d’emplois payants chez eux, une mesure que soutiendra le gouvernement qu’il dirige, M. Legault réitère son objectif de doter ­Lanaudière et les travailleurs prenant la direction de ­Montréal d’un accès direct au ­REM de l’Est sur son territoire.

La ­Revue et le ­Reflet économique, des rôles cruciaux

­En conclusion, M. Legault félicite ­La ­Revue pour la publication de la 40e édition du ­Reflet économique : « ­Bravo pour ce 40e anniversaire. Les journaux et les magazines d’information ne vivent pas des moments faciles et c’est pour cela que notre gouvernement les appuie. Plus que jamais, les ­Québécoises et les ­Québécois ont besoin de sources d’information fiables devant la prolifération de fausses nouvelles. Les médias locaux ont un rôle crucial dans leurs milieux et en particulier dans le secteur de l’économie. C’est ce rôle important que joue ­La ­Revue et le ­Reflet économique dans la ­MRC ­Les ­Moulins et je les en remercie », de conclure le premier ministre.